Mammouth laineux, loup de Tasmanie… Quand Jurassic Park devient réel

Et si la résurrection des espoirs disparaissait de son ADN, ou presque, devenait une réalité ?

Ecrit par Alix le 28 août 2022 à 18h21.

On se croirait dans la célèbre saga hollywoodienne : des start-up et des laboratoires travaillent pour faire revivre des espèces disparues depuis longtemps.

Modifier le génome d’animaux vivants

Heureusement, on est encore loin de voir des Vélociraptors s’échapper de leur enclos. Mais la start-up américaine Colossal Biosciences compte bien utiliser les avancées de la génétique pour recréer en laboratoire des espèces disparues. A commencer par le mammouth laineux, espèce éteinte depuis plus de 10 000 ans, au Pléistocène.

Que prévoient de faire le généticien de l’Université de Harvard, George Church, et l’entrepreneur Ben Lamm ? Là aussi, le parallèle avec Jurassic Park est inévitable : modifier le génome des animaux encore vivants sur la planète. L’idée, alors, ne serait pas de les cloner, mais de faire évoluer une espèce suffisamment proche pour lui faire retrouver les caractéristiques perdues de son lointain ancêtre.

Avoir recréé le mammouth laineux en 2027-2028

Autrement dit, il s’agira de transformer un éléphant d’Asie en mammouth laineux en modifiant son génome. Pour créer ces véritables chimères génétiques, le duo d’apprentis sorciers de Colossal Biosciences a déjà levé 15 millions de dollars l’an dernier. Il a déjà prélevé l’ADN d’un éléphant d’Asie pour séquencer et obtenu des cellules de peau de mammouth laineux en Russie, encore une fois pour séquencer son génome. Ainsi, la start-up de génétique a pu définir une cinquantaine de traits caractéristiques du mammouth laineux, né pour résister au froid polaire.

Prochaine étape : modifier l’ADN de l’éléphant d’Asie en conséquence à l’aide des “ciseaux à gènes” du système CRISPR-Cas9, puis implanter l’embryon dans une mère porteuse. Si la gestation d’un éléphant dure 18 à 22 mois, les concepteurs du projet estiment que leur espèce nouvellement recréée pourrait voir le jour en 2027-2028.

Thylacine (tigre de Tasmanie) – Australie – © Adwo

Une sixième extinction de masse

Pour justifier leur démarche, les fondateurs de Colossal Biosciences ont même nommé leur concept : la dé-extinction. Proposant un objectif environnemental plutôt que financier, ils pensent que la réintroduction du mammouth laineux dans l’Arctique pourrait aider à préserver le pergélisol et l’empêcher de libérer de grandes quantités de gaz à effet de serre lorsqu’il se réchauffe. Colossal Bioscience s’intéresse également à la recréation du loup de Tasmanie, une espèce éteinte en 1936 par l’homme. “La recherche montre que l’Australie a le pire taux d’extinction de mammifères au monde”, a déclaré la start-up dans un communiqué. Sa réintroduction pourrait aider à régénérer la biodiversité.

Pour aller plus loin : la sixième extinction de masse s’accélère de façon spectaculaire

Dans un contexte de sixième extinction massive, due à l’action humaine, l’argument semble audible. En effet, en un siècle, le nombre d’espèces disparues a été multiplié par 100. Du jamais vu depuis la disparition des dinosaures, il y a 66 millions d’années… Selon le Fonds mondial pour la nature, la Terre a déjà perdu les 68% de ses populations d’animaux sauvages depuis les années 1970. Et même 89 % des espèces de vertébrés sous les tropiques, en Amérique du Sud et en Amérique centrale. Malheureusement, les start-up génétiques n’auront que l’embarras du choix quant aux espèces à réanimer… Mais c’est aussi autant d’argent qui pourrait essentiellement être dépensé pour préserver celles qui sont en voie de disparition, mais toujours vivantes.

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Écrit par Alex

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