McDonald’s est prêt à débourser plus d’un milliard d’euros pour éviter des poursuites en France

McDonald’s a accepté de payer plus d’un milliard d’euros d’amendes en France pour éviter des poursuites pénales pour fraude fiscale, dans le cadre d’un accord qui doit encore être validé jeudi matin par la justice française, rapporte l’Agence France-Presse (AFP), mercredi. Juin. 15, de sources concordantes.

Cette amende, proposée par le parquet national financier (PNF) dans le cadre d’une convention légale d’intérêt public (CJIP), doit recevoir le visa d’un juge du siège et « dépasse le milliard d’euros », selon l’un de ces . sources, confirmant partiellement les informations de divers médias.

Lire aussi Optimisation fiscale : quel risque pour McDonald’s ?

Son paiement permettrait au géant de la restauration rapide d’éviter des poursuites à la suite d’une enquête préliminaire lancée en 2016. Dans la question de l’AFP, ni le PNF ni McDonald’s n’ont commenté cette information.

La justice française soupçonne McDonald’s, sous le feu des projecteurs du fisc français depuis 2014, d’avoir artificiellement réduit ses bénéfices en France via des royalties versées à sa maison mère européenne basée au Luxembourg.

Début 2016, le PNF avait ouvert une enquête préliminaire, suite au dépôt d’une plainte de dirigeants syndicaux contre McDonald’s France pour “blanchiment en bande organisée”.

“Une amende dissuasive”

L’amende est “colossale”, se félicite l’ancienne magistrate anti-corruption Eva Joly, devenue l’avocate de ces lanceurs d’alerte, aux côtés de sa fille Caroline Joly. Les deux avocats ont précisé leur espoir que la CJIP soit agréée jeudi, “un pis-aller” acceptable compte tenu “de l’état congestionné de la justice française”. “Le montant de l’amende est dissuasif” et risque de “changer les pratiques des grands groupes” en matière de prix de transfert, se sont également félicitées Eva et Caroline Joly, jointes par téléphone.

La CGT McDonald’s de Paris et d’Ile-de-France a salué une “victoire historique” dans un communiqué. Le système en question fait des salariés des “doubles victimes”, mais note :

En tant que travailleurs, nous ne pouvons pas récolter les fruits de notre travail ; en tant que citoyens, nous nous inscrivons pour payer la taxe que McDonald’s ne paie pas.

Ses avocats ont précisé que les salariés pouvaient agir “dans le cadre des juridictions civiles” pour obtenir réparation des préjudices.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés “McDonald’s doit payer sa juste part d’impôts et rémunérer correctement ses salariés”

En septembre 2018, l’Union européenne a jugé légal le traitement fiscal avantageux accordé par le Luxembourg à McDonald’s, sauvant ainsi le roi du Big Mac, contrairement à d’autres géants américains, comme Apple, condamnés à rembourser des impôts impayés.

McDonald’s France a été agressé en mai 2016 à son siège par des enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et la délinquance financière et fiscale (OLCCIFF). Plusieurs anciens hauts dirigeants du groupe avaient été placés en garde à vue début 2021.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Que les multinationales paient leurs impôts là où elles font leur facturation ! »

Le monde avec l’AFP

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *