Joe Biden, Washington, le 6 juin 2022. STEFANI REYNOLDS / AFP
Les espoirs du président Joe Biden de resserrer les liens avec l’Amérique latine, sur des dossiers cruciaux comme l’immigration, ont été sévèrement contrecarrés lundi 6 juin par son homologue mexicain, qui a décidé de boycotter le sommet de Los Angeles à Los Angeles pour protester contre l’exclusion. de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Les trois pays n’étaient pas invités, a indiqué lundi à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable de la Maison Blanche. trois pays. Le gouvernement cubain a dénoncé la décision américaine de ne pas l’inviter comme « antidémocratique et arbitraire ».
Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, avait annoncé qu’il ne ferait pas le déplacement dans ces conditions, et mis sa menace à exécution. “Je n’irai pas au sommet car nous n’invitons pas tous les pays d’Amérique. Je crois en la nécessité de changer la politique imposée depuis des siècles : l’exclusion », a déclaré López Obrador à la presse. C’est son ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, qui représentera le Mexique, mais l’absence de M. López Obrador pèse automatiquement sur la portée des décisions qui pourraient être prises à l’issue du sommet.
“Le Mexique est un acteur majeur dans l’hémisphère. Nous sommes très heureux que (…) le ministre des Affaires étrangères Ebrard soit présent”, a déclaré Ned Price, un porte-parole du département d’Etat américain.
L’immigration comme sujet principal
Selon le haut conseiller de Joe Biden pour l’Amérique latine, Juan Gonzalez, le président américain profitera du Sommet des Amériques pour faire des annonces sur la coopération économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19, ainsi que contre le changement climatique. Le président américain, qui ne se rendra à Los Angeles que mercredi, espère également conclure un accord de coopération régionale sur un dossier politiquement explosif, qui lui a valu de violentes critiques de l’opposition républicaine : l’immigration, un enjeu politique majeur. à l’approche des élections de mi-mandat.
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Le nombre de personnes cherchant à entrer aux États-Unis après avoir fui la pauvreté et la violence en Amérique centrale et en Haïti est en augmentation. L’administration Biden n’a jusqu’à présent pas tenu sa promesse d’une politique d’immigration renouvelée, qu’elle veut plus humaine que celle du mandat de Trump.
« Les États-Unis vont décevoir »
Washington a obtenu l’arrivée de certains dirigeants importants, à la fois le président argentin de centre gauche Alberto Fernandez et le chef de l’État brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro. Mais l’absence du président mexicain sera considérée comme “significative”, selon Benjamin Gedan, qui dirige les études latino-américaines au Woodrow Wilson International Center for Scholars.
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Le chercheur souligne également que là où la Chine investit massivement dans la région, le président américain n’a pour l’instant annoncé aucun effort économique substantiel. “Le sommet devra être jugé selon les critères des propositions américaines en termes d’accès au commerce, de prêts et d’assistance pour financer la reprise et les infrastructures de la région”, a déclaré Benjamin Gedan. “Et à ce stade, les États-Unis vont décevoir, c’est inévitable”, a-t-il déclaré.
Le Sommet des Amériques a été lancé en 1994 à Miami par le président Bill Clinton, qui souhaitait lancer un accord régional global de libéralisation du commerce. Mais le libre-échange n’a plus le vent en poupe, ni aux Etats-Unis ni ailleurs, et en ce sens, Joe Biden n’a pas fondamentalement rompu avec les réflexes protectionnistes de son prédécesseur, Donald Trump.
Le monde avec l’AFP